Elle
se voit tout simplement - à supposer que ce soit
aussi simple que ça - un cadre (supérieur,
de préférence) de banque. Et c'est à
peine si elle se reconnaît juste un peu de charme
: " Je suis comme toutes les autres, je ne me vois
rien de particulier ni d'extraordinaire ". Et pour
cause.
Même
aujourd'hui que toute la presse nationale l'a largement
présentée comme étant Miss Tunisie
2002, elle n'a sur la notion de beauté qu'un avis
assez mitigé, très atténué même
: " Je vois la beauté dans le savoir et la connaissance
qu'on acquiert, dans le poste qu'on occupe, dans le caractère,
dans la personnalité…
C'est
vraiment ça la beauté. La beauté physique,
c'est éphémère, c'est juste pour quelque
temps. Et la preuve : je ne suis Miss que pour une année,
en 2003 une autre fille aura le titre… ". |
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Est bien révolu donc le temps où il suffisait
d'être belle pour être Miss. De nos jours,
sans le bac, rien ne va. " C'est parce que nous considérons,
explique Mme Antar, que la Miss est censée représenter
la jeunesse tunisienne ; du moment que la femme dans notre
pays occupe tous les postes imaginables, de la ministre
jusqu'à la petite fonctionnaire, il n'est plus
question que la Miss se limite à un beau visage
et un joli corps. C'est un tout, et c'est une condition
sine qua non ". Quant à Mme Thebet, elle trouve
plutôt la proposition assez mignonne et contacte
sa fille au téléphone.
Réaction
inattendue : Amira pouffe de rire à l'idée
de monter sur un podium, de devoir se déhancher
un peu et peut-être même de se voir déclarer
3ème ou 2ème dauphine. Alors que nombreuses
sont les candidates qui se frottent les mains dans l'espoir
de faire partie des quinze finalistes, Amira, elle, ne
prend même pas les choses au sérieux ; elle
ne songe même pas à constituer son dossier
de candidature, c'est sa mère qui s'en occupe.
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Tout
commence donc en ce mois de mai dernier. Mme Aïda Antar
Smiri, présidente du Mondial Aventis Tunisie et organisatrice,
en l'occurrence, des élections de Miss Tunisie, propose
à une amie à elle, Mme Hayet Thebet, de faire
participer sa fille audit concours. Pour Mme Antar, la jeune
Amira remplit trois conditions essentielles lui permettant
de concourir : jeunesse, charme et instruction.
Première
surprise : Amira est bel et bien sur la liste des finalistes.
Du coup, les choses se précipitent.
D'abord
un test de culture générale, suivi d'une visite
au Centre des personnes âgées de la Manouba.
Le groupe est rehaussé, si l'on peut dire, par la
présence de Leila Oualha, Miss Tunisie 2001. |
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