Un
mois après son élection, Amira Thebet ne réalise
toujours pas que c'est vraiment elle Miss Tunisie 2002.
Elle a même failli, au commencement, prendre les choses
pour une plaisanterie assez amusante.
Car,
justement, les choses sont arrivées et se sont succédé
à un rythme si rapide qu'elle n'a pas eu le temps
de se cramponner à l'idée de pouvoir figurer
parmi les quinze finalistes au concours de Miss Tunisie.
Pour elle, jusqu'à ce mois de mai 2002, c'était
déjà pas mal qu'elle ait recouvré,
il y a une petite décennie, son statut de jeune fille.
De
onze mois plus âgée que son frère cadet,
elle l'a toujours pris pour un petit ami, a toujours partagé
avec lui ses jeux et jouets : billes, ballon, toupie… Jusqu'à
l'âge de 6 ans quand son frère et elle-même
poussèrent le jeu d'enfants plus loin, très
loin : une inscription dans un club de…karaté. "
J'ai à ce point partagé la vie des garçons
de mon âge que parfois je me suis carrément
prise pour un garçon manqué ".
Mais
à 13 ans, sur le point d'attaquer ses études
secondaires, elle prend soudain acte et conscience de sa
féminité. N'ayant pas connu les poupées
et les jeux propres aux fillettes, elle se rattrape sur
le plaisir des chaînettes et toutes sortes de bijoux.
Autant dire une fille née à l'âge de
13 ans.
Avec
un seul regret : celui d'avoir mis un terme au karaté
dont elle a poursuivi les étapes jusqu'à la
ceinture marron. |