Costumes
marocains de mariage
Quinze
jours à l'avance, la jeune fille se rendait
toutes les deux nuits au bain pour les sept ablutions
rituelles; la dernière séance, qui correspondait
à l'avant-veille de son entrée au domicile
conjugal, était marquée par la cérémonie
du Takbib (lavage avec les seaux). La fiancée
arrivait, escortée de parentes et d'amies;
les employées du bain (tayyabat) l'attendaient
à la porte et la conduisaient processionnellement
dans la salle la plus reculée en chantant les
louanges du Prophète et en poussant des youyous.
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Rachel
et Noureddine un grand remercient au couple qui nous
ont permis de publie leur photos de mariage marocain
que vous allez admirer dans la page |
Deux parentes déshabillaient
la jeune fille qui gardait les yeux fermés
et les lèvres closes, par crainte des génies
du lieu.
Sept seaux d'eau
tiède étaient rangés là;
les employées puisaient successivement dans
chacun au moyen d'un récipient apporté
de La Mecque (tasa mekkawiya) et versaient l'eau
sur la tête de la fiancée qui, à
l'issue de la cérémonie, était
désormais sous la protection des anges. On
la revêtait de vêtements neufs et “on
la coiffait d'une somptueuse étoffe brodée
de noir (mharma)”.
Les employées
du bain reprenaient leur chant : après avoir
dit la beauté de la jeune fille et réitéré
les louanges du Prophète, elles recevaient
quelque argent, ainsi que le vêtement porté
par la jeune fille à son arrivée et
qu'elle ne devait plus mettre.
On voit qu'il s'agissait
là d'un rite de purification et de passage
: la jeune fille venait d'entrer dans une nouvelle
phase de sa vie, brisant tout net avec le passé.
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Le jour suivant, ou plutôt
la soirée suivante (car c'était en fin de
journée et pendant la nuit qu'avaient lieu presque
toutes ces cérémonies), était dite
kwaleb sghar. Dès cinq heures, le patio se remplissait
de femmes élégantes qui venaient prendre le
thé, cependant que la jeune fille restait derrière
son rideau avec ses meilleures amies, ses confidentes qui
la soutenaient et l'encourageaient en cette grande épreuve.
Dès ce jour-là, et pendant toutes les cérémonies,
deux invitées (barzat) jouaient un rôle spécial.
C'étaient deux proches parentes du mari, récemment
mariées, qui, sans fard, mais vêtues comme
l'épousée, se tenaient de chaque côté
de la porte, à l'intérieur de la pièce
nuptiale. Chacune d'elles avait à sa disposition
une marieuse qui l'aidait à se vêtir.
Pendant tout ce temps, le
fiancé menait, de son côté, une vie
hors de l'ordinaire : son père s'était fait
prêter une maison voisine de la sienne qui, durant
quelques jours, abritait le jeune homme et ses amis; on
la nommait dar islan, tandis que la demeure nuptiale, la
demeure paternelle du jeune homme, portait le nom de dar
el-'ors.
Le fiancé s'y rendait
dans l'après-midi qui précédait la
nuit des noces, ou même la veille, accompagné
de jeunes gens de son âge (les gens d'âge mûr
étaient les hôtes de son père au dar
el-'ors). Dans la soirée qui précédait
la première rencontre du mari et de la femme, le
coiffeur de la famille apportait à dar el-'ors une
grande chaise de bois peinte de couleurs claires, puis faisait
chercher le jeune homme à dar islan. Un cortège
se formait; quelques-uns des garçons d'honneur prenaient
le fiancé sur leurs épaules au milieu des
rires et le portaient, capuchon rabattu sur la tête,
jusque sur la chaise du coiffeur, placée dans le
patio.
la
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